FARID BENYAA .... LA CASBAH D'ALGER
Page 1 sur 1
24082009
FARID BENYAA .... LA CASBAH D'ALGER
SILHOUETTE
Accrochée sur sa colline, blanche sur fond bleu, la
Casbah domine la baie d'Alger.
Majestueuse, elle est là, attendant le prochain voyageur
qui arrivera par la mer. Elle sait que, comme tous les
autres avant lui, à sa seule vue il sera sous le charme.
Une fois encore, elle sera témoin de ce regard conquis,
envoûté, émerveillé.
Elle sait, il en l'oubliera jamais.
DESALTERATION
La Casbah d'Alger est unique, elle le sait, elle n'a
pas sa pareille.
Aucune autre n'a cette précision d'architecture et
cette tradition séculaire.
Sereine, elle laisse ce vieil homme emprunter ses
ruelles à la rencontre de sa destinée. L'homme au
burnous, lui elle le connaît depuis la nuit des temps.
Il fait du porte à porte avec une patience infinie pour
proposer un thé à la menthe au goût exquis.
Il sera toujours accueilli amicalement, car il représente
la valeur emblématique d'une tradition ancestrale
jalousement perpétuée.
EQUILIBRE
Mystérieuse, sinueuse, infinie, la Casbah d'Alger restera
toujours insaisissable.
Faîtes d'ombre et de lumière, elle ne se livre qu'à moitié.
Mirage du temps, une femme en haik, un couffin en
équilibre sur la tête, descend majestueusement les
escaliers.
Scène presque feutrée, troublée tout à coup par les
cris d'enfants dévalant la ruelle à toute allure.
TRADITION
Site exceptionnel, l'ancienne médina dévoile au regard
un ensemble architectural fabuleux de richesses, de
couleurs et de dépaysements successifs.
Là, un homme évacue des ordures ménagères à dos d'âne.
Les escaliers accommodés à ses pas, guidé par
l'écho d'une voix millénaire, l'animal, lui, repart
tranquillement sans jamais se tromper de chemin.
COMPLOT
A l'abri d'oreilles indiscrètes, deux vieilles femmes aux
hayek chatoyants chuchotent sous l'auvent d'une
porte massive à peintures écaillées.
Hier, dans le voisinage, un mariage a été célébré. Au
rythme des youyous d'allégresse, la fête a duré tout
un jour et toute une nuit.
Aujourd'hui, les commentaires et commérages font le
tour de la médina teintés d'admiration ou de jalousies.
LA FOULE
Dominée par le minaret de la mosquée Sidi-Abdellah, le
souk de la Casbah est en pleine activité.
L'habitant de la Casbah d'Alger, enivré par tant de
senteurs, envoûté par le brouhaha de tant de voix,
succombe souvent à la tentation de goûter d'abord
et d'acquérir ensuite cette belle marchandise riche
en couleurs et étalée à portée de mains.
MEDITATION
C'est l'entrée du cimetière de Sidi Abderrahmane.
Le mausolée de ce saint personnage érudit et mystique
est devenu un lieu de pélérinage, centre d'une
nécropole bénie qui offre au promeneur un asile
inattendu de recueillement et de paix.
Une fontaine située dans la cour au milieu d'une
verdure est ici symbole d'hospitalité.
PATIO
Les maisons de la Casbah comportent avec plus où
moins de faste :
Bab Eddar (Porte de la maison)
Squifa (Sas)
Wast Eddar (Patio)
Droudj s'hine (Escalier)
Fouquani (Etage)
Stah (Terrasse)
ENCORBELLEMENT
A l'origine le mot casbah désignait la citadelle qui
surplombait la ville la médina, peu à peu le terme engloba
la cité elle-même. Les remparts qui protégeaient la Casbah,
ainsi que le haut et le bas de la cité ont aujourd'hui
disparus.
" Construisant leur casbah, les anciens avaient atteint
au chef-d'oeuvre d'architecture et d'urbanisme "
disait le Corbusier.
En effet, cette masse compacte au coeur d'Alger ne
cesse d'émerveiller et de surprendre. Accrochée à flanc
de colline, les maisons se superposent, les terrasses
dominent d'autres terrasses où, sur fond de mer,
flottent des lessives bariolées. Des rampes, des
escaliers, des ruelles sous *encorbellement ou parfois
couvertes, des chicanes, des boyaux, tout fait de la
casbah un véritable labyrinthe, où l'on a plaisir
à se perdre.
* encorbellement (construction en surplomb du pan d'un mur)
HOSPITALITE
La cérémonie du thé parfumé à la menthe est un
véritable rituel.
Le thé sera préparé sous nos yeux afin d'en assurer
un bon mélange, le préposé au thé remplira un verre
qui sera reversé dans la théière, il en laissera un fond
qu'il fera goûter à l'un des convives pour rectifier la
teneur en sucre.
Les verres sont alors remplis à moitié, posés sur un
plateau. On fera le tour des convives qui se serviront
au passage.
La théière vide sera aussitôt remplie par le rajout d'un
peu de thé, de menthe et de sucre.
F'TIL
On entend souvent dire, le Couscous de ma mère est unique.
Cela est vrai, c'est le couscous de la maison d'enfance,
ce sont des odeurs particulières à chaque foyer. Ce sont
surtout les images qui accompagnent la préparation de
notre plat traditionnel.
Je revois ma mère assise sur une peau de mouton.
La G'saa en bois entre les jambes écartées.
Ma mère chantait toujours quand elle préparait le couscous.
La marmite en terre chantait aussi, dans l'âtre. Quand la
couscoussière dégageait les dernières vapeurs, elle la
renversait sur le plat en bois.
Elle nous appelait nous les filles, pour mettre notre
visage au dessus pour avoir un joli teint. Puis avec un
gros galet bien rond, bien lisse, elle écrasait dans la
g'saa l'oignon avec les épices et elle disait
" je vais l'embellir" (lui ajouter un plus pour rendre la
sauce meilleure).
Ca sentait bon ! ... la petite pièce prenait un air de
fête et nous nous sentions en sécurité, ma mère
était là, présence éternelle. Qui nous rendra ces
souvenirs d'enfance ?
Leila BOUKLI " le plat du partage"
Accrochée sur sa colline, blanche sur fond bleu, la
Casbah domine la baie d'Alger.
Majestueuse, elle est là, attendant le prochain voyageur
qui arrivera par la mer. Elle sait que, comme tous les
autres avant lui, à sa seule vue il sera sous le charme.
Une fois encore, elle sera témoin de ce regard conquis,
envoûté, émerveillé.
Elle sait, il en l'oubliera jamais.
DESALTERATION
La Casbah d'Alger est unique, elle le sait, elle n'a
pas sa pareille.
Aucune autre n'a cette précision d'architecture et
cette tradition séculaire.
Sereine, elle laisse ce vieil homme emprunter ses
ruelles à la rencontre de sa destinée. L'homme au
burnous, lui elle le connaît depuis la nuit des temps.
Il fait du porte à porte avec une patience infinie pour
proposer un thé à la menthe au goût exquis.
Il sera toujours accueilli amicalement, car il représente
la valeur emblématique d'une tradition ancestrale
jalousement perpétuée.
EQUILIBRE
Mystérieuse, sinueuse, infinie, la Casbah d'Alger restera
toujours insaisissable.
Faîtes d'ombre et de lumière, elle ne se livre qu'à moitié.
Mirage du temps, une femme en haik, un couffin en
équilibre sur la tête, descend majestueusement les
escaliers.
Scène presque feutrée, troublée tout à coup par les
cris d'enfants dévalant la ruelle à toute allure.
TRADITION
Site exceptionnel, l'ancienne médina dévoile au regard
un ensemble architectural fabuleux de richesses, de
couleurs et de dépaysements successifs.
Là, un homme évacue des ordures ménagères à dos d'âne.
Les escaliers accommodés à ses pas, guidé par
l'écho d'une voix millénaire, l'animal, lui, repart
tranquillement sans jamais se tromper de chemin.
COMPLOT
A l'abri d'oreilles indiscrètes, deux vieilles femmes aux
hayek chatoyants chuchotent sous l'auvent d'une
porte massive à peintures écaillées.
Hier, dans le voisinage, un mariage a été célébré. Au
rythme des youyous d'allégresse, la fête a duré tout
un jour et toute une nuit.
Aujourd'hui, les commentaires et commérages font le
tour de la médina teintés d'admiration ou de jalousies.
LA FOULE
Dominée par le minaret de la mosquée Sidi-Abdellah, le
souk de la Casbah est en pleine activité.
L'habitant de la Casbah d'Alger, enivré par tant de
senteurs, envoûté par le brouhaha de tant de voix,
succombe souvent à la tentation de goûter d'abord
et d'acquérir ensuite cette belle marchandise riche
en couleurs et étalée à portée de mains.
MEDITATION
C'est l'entrée du cimetière de Sidi Abderrahmane.
Le mausolée de ce saint personnage érudit et mystique
est devenu un lieu de pélérinage, centre d'une
nécropole bénie qui offre au promeneur un asile
inattendu de recueillement et de paix.
Une fontaine située dans la cour au milieu d'une
verdure est ici symbole d'hospitalité.
PATIO
Les maisons de la Casbah comportent avec plus où
moins de faste :
Bab Eddar (Porte de la maison)
Squifa (Sas)
Wast Eddar (Patio)
Droudj s'hine (Escalier)
Fouquani (Etage)
Stah (Terrasse)
ENCORBELLEMENT
A l'origine le mot casbah désignait la citadelle qui
surplombait la ville la médina, peu à peu le terme engloba
la cité elle-même. Les remparts qui protégeaient la Casbah,
ainsi que le haut et le bas de la cité ont aujourd'hui
disparus.
" Construisant leur casbah, les anciens avaient atteint
au chef-d'oeuvre d'architecture et d'urbanisme "
disait le Corbusier.
En effet, cette masse compacte au coeur d'Alger ne
cesse d'émerveiller et de surprendre. Accrochée à flanc
de colline, les maisons se superposent, les terrasses
dominent d'autres terrasses où, sur fond de mer,
flottent des lessives bariolées. Des rampes, des
escaliers, des ruelles sous *encorbellement ou parfois
couvertes, des chicanes, des boyaux, tout fait de la
casbah un véritable labyrinthe, où l'on a plaisir
à se perdre.
* encorbellement (construction en surplomb du pan d'un mur)
HOSPITALITE
La cérémonie du thé parfumé à la menthe est un
véritable rituel.
Le thé sera préparé sous nos yeux afin d'en assurer
un bon mélange, le préposé au thé remplira un verre
qui sera reversé dans la théière, il en laissera un fond
qu'il fera goûter à l'un des convives pour rectifier la
teneur en sucre.
Les verres sont alors remplis à moitié, posés sur un
plateau. On fera le tour des convives qui se serviront
au passage.
La théière vide sera aussitôt remplie par le rajout d'un
peu de thé, de menthe et de sucre.
F'TIL
On entend souvent dire, le Couscous de ma mère est unique.
Cela est vrai, c'est le couscous de la maison d'enfance,
ce sont des odeurs particulières à chaque foyer. Ce sont
surtout les images qui accompagnent la préparation de
notre plat traditionnel.
Je revois ma mère assise sur une peau de mouton.
La G'saa en bois entre les jambes écartées.
Ma mère chantait toujours quand elle préparait le couscous.
La marmite en terre chantait aussi, dans l'âtre. Quand la
couscoussière dégageait les dernières vapeurs, elle la
renversait sur le plat en bois.
Elle nous appelait nous les filles, pour mettre notre
visage au dessus pour avoir un joli teint. Puis avec un
gros galet bien rond, bien lisse, elle écrasait dans la
g'saa l'oignon avec les épices et elle disait
" je vais l'embellir" (lui ajouter un plus pour rendre la
sauce meilleure).
Ca sentait bon ! ... la petite pièce prenait un air de
fête et nous nous sentions en sécurité, ma mère
était là, présence éternelle. Qui nous rendra ces
souvenirs d'enfance ?
Leila BOUKLI " le plat du partage"
waz- utilisateur
- Nombre de messages : 3120
Age : 67
Localisation : lille
Date d'inscription : 04/10/2008
FARID BENYAA .... LA CASBAH D'ALGER :: Commentaires
Dernier tableau de ce thème
ARCHITECTURE TRADITIONNELLE
Accrochée sur sa colline, blanche sur fond bleu, la
Casbah domine la baie d'Alger. Majestueuse, elle est là,
elle attend le prochain voyageur qui arrivera par la mer.
Elle sait, comme toutes les autres avant lui, à sa
seule vue il succombera.
Une fois encore, elle sera témoin de ce regard conquis,
envoûté, soumis. Elle sait, il ne l'oubliera jamais.
ARCHITECTURE TRADITIONNELLE
Accrochée sur sa colline, blanche sur fond bleu, la
Casbah domine la baie d'Alger. Majestueuse, elle est là,
elle attend le prochain voyageur qui arrivera par la mer.
Elle sait, comme toutes les autres avant lui, à sa
seule vue il succombera.
Une fois encore, elle sera témoin de ce regard conquis,
envoûté, soumis. Elle sait, il ne l'oubliera jamais.
Sujets similaires
» FARID BENYAA .... LA FANTASIA EN ALGERIE
» FARID BENYAA .... GRAND SUD ALGERIEN
» FARID BENYAA .... PORTRAITS DE FEMMES
» FARID BENYAA .... PAYSAGES ET MONUMENTS D'ALGERIE
» FARID BENYAA .... GRAND SUD ALGERIEN
» FARID BENYAA .... PORTRAITS DE FEMMES
» FARID BENYAA .... PAYSAGES ET MONUMENTS D'ALGERIE
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum