Les rites de constructiion dans le DADES ...
Page 1 sur 1
21072009
Les rites de constructiion dans le DADES ...
Au Dadès, comme ailleurs, la construction de la maison est une action commune où se
conjuguent l'effort familial et celui de la communauté villageoise.
C'est la fameuse entraide collective, la " taouiza" bien connue au Magrheb.
Les rites accompagnant la construction
Désolée ! il manque le 1er sacrifice ... il n'est pas dans l'article !!!
On procède à un deuxième sacrifice, en l'ocurence un mouton où un chevreau, lorsque les murs
de la maison s'élèvent à hauteur de trois branchées luh. Au Dadès, ce niveau est généralement,
le niveau admis pour la pose des linteaux des portes. Marquant une étape importante dans
l'avancement des travaux, cet événement fait l'objet d'une célébration. D'autre part,
il offre au propriétaire et à sa famille l'occasion de renouveler, voire de renforcer la sacralisation
de leur maison en cours de construction. Il est à noter cependant que cette immolation est
identique à la première dans sa procédure puisque c'est le maître-maçon qui se charge
d'égorger l'animal et de partager sa viande selon la même règle observée pour le premier
sacrifice. Le propriétaire, quant à lui, doit inviter ses travailleurs à un repas qu'il offre pour
l'occasion. La seule différence avec la première immolation qui n'en est pas une, en fait,
consiste à asperger le linteau et le seuil de chaque porte de la maison par le sang de la
bête sacrifée.
Le rite dit Tafrachte
Ce rite est accompli par le maître-maçon de sa propre initiative. Il intervient lorsque les murs
de la maison s'élèvent à hauteur de cinq branchées, qui est communément la hauteur admise,
au Dadès, pour la pose du toit. Son accomplissement annonce solennellement la fin des
travaux de la tabya. Pour ce faire, le maître-maçon reste debout au-dessus du dernier
luh qui vient d'être achevé et crie : "Ih" trois fois. Immédiatement, il prononce le nom
d'Allah et le répète également trois fois. Manifestement, en prononçant ces deux mots
le maître-maçon exprime publiquement en son nom personnel et au nom des autres
travailleurs artisans la reconnaissance à Dieu, le soulagement et la satisfaction qu'ils
ressentent après avoir accompli le travail qui leur a été confié par le propriétaire.
C'est dire qu'il ne reste à ce dernier qu'à les rémunérer. A ce propos, il est à signaler
qu'outre sa part, le maître-maçon doit jouir d'un dixième de la somme globale due par
le propriétaire à ses ouvriers. Ce dernier la gratifie d'une récompense qui peut être sous
forme d'un coupon de tissu où d'une quantité de grains.
Emménagement de la maison : Tamaghra N'Tguemmi
Assimilé à la fête du mariage, l'emménagement se marque par une célébration publique. Il
intervient lorsque tous les travaux sont achevés. Et la maison est ainsi prête pour
recevoir le propriétaire et sa famille. Il donne donc lieu à l'accomplissement des derniers
rites avant d'habiter. Ceux-ci sont au nombre de trois à savoir :
- dépôts d'objets où isgar (une deuxième et dernière fois)
-l'immolation du troisième mouton et, enfin,
-l'invitation des habitants du village et les tolba-s récitant du Coran au banquet collectif
préparé pour cette occasion
Qu'en est-il donc de chacun de ces trois rites ?
Le second dépot d'objets isgar
Comme il a été déjà dit plus haut, le rite appelé isgar est un rite féminin. Mais il diffère du premier
en ce sens que la femme du propriétaire où les femmes de la maisonnée creusent un trou
non loin du seuil de la porte principale, à l'intérieur de la maison. Dans ce trou, elles
déposent quelques objets qu'elles y enterrent. Ceux-ci se composent, outre quelques grains
d'orge, de quelques feuilles de henné et de myrte, d'un peu d'armoise izri, d'une gerbe
de harmel sec où à défaut d'un peu de ses graines, et d'un oeuf.
Le troisième et dernier sacrifice
A l'instar du deuxième sacrifice, celui-ci doit avoir lieu à l'intérieur de la nouvelle bâtisse.
Le propriétaire égorge lui-même le mouton où le fait égorger. On asperge de son sang tous les
linteaux des portes de la maison. Sa viande doit servir pour la préparation d'un festin
auquel on invite les chefs de famille du village ainsi que quelques tolba-s afin qu'ils
récitent quelques versets coraniques. A la fin de leur participation au festin, ils invoquent
et prient Dieu pour que cette nouvelle demeure et ses occupants soient bénis. Néanmoins,
il est à noter que les femmes du village participent elles aussi à cette fête dans une
pièce à côté où elles chantent, dansent et s'amusent entre-elles. A cet égard, il n'est pas
exclu que dans le temps, les hommes et les femmes dansent ensemble l'Ahidous à cette
occasion comme ils le font au mariage. D'ailleurs, ce n'est pas pour rien que l'on appelle
cette fête tamghra n'tgemmi, (fête pour la maison). Enfin, il est à préciser qu'au moment
où se déroule ce festin communautaire on fait brûler le benjoin (en arabe jawi).
Réputé pour être un parfum de bénédiction, il sacralise par contagion.
Tels sont les rites de construction en usage au Dadès. Ils présentent bien les similitudes
avec ceux connus ailleurs notamment en Kabylie. Néanmoins, ils se distinguent par
la spécificité quelques uns d'entre eux. C'est le cas notamment du rite isgar qui est
un rite spécifiquement féminin. D'autre part, on doit souligner la part grandissante
qui revient au maître-maçon au Dadès, dans l'exécution aussi bien du travail que de
certains rites, au moment où il n'a presque aucun rôle en Kabylie.
Enfin, notons que ces rites sont tombés actuellement en désuétude parce que,
malheureusement, l'architecture de terre qui les a vu naître dans cette région, n'a
cessé d'agoniser et de reculer dangereusement depuis deux où trois décennies.
Journal le Matin 2004
conjuguent l'effort familial et celui de la communauté villageoise.
C'est la fameuse entraide collective, la " taouiza" bien connue au Magrheb.
Les rites accompagnant la construction
Désolée ! il manque le 1er sacrifice ... il n'est pas dans l'article !!!
On procède à un deuxième sacrifice, en l'ocurence un mouton où un chevreau, lorsque les murs
de la maison s'élèvent à hauteur de trois branchées luh. Au Dadès, ce niveau est généralement,
le niveau admis pour la pose des linteaux des portes. Marquant une étape importante dans
l'avancement des travaux, cet événement fait l'objet d'une célébration. D'autre part,
il offre au propriétaire et à sa famille l'occasion de renouveler, voire de renforcer la sacralisation
de leur maison en cours de construction. Il est à noter cependant que cette immolation est
identique à la première dans sa procédure puisque c'est le maître-maçon qui se charge
d'égorger l'animal et de partager sa viande selon la même règle observée pour le premier
sacrifice. Le propriétaire, quant à lui, doit inviter ses travailleurs à un repas qu'il offre pour
l'occasion. La seule différence avec la première immolation qui n'en est pas une, en fait,
consiste à asperger le linteau et le seuil de chaque porte de la maison par le sang de la
bête sacrifée.
Le rite dit Tafrachte
Ce rite est accompli par le maître-maçon de sa propre initiative. Il intervient lorsque les murs
de la maison s'élèvent à hauteur de cinq branchées, qui est communément la hauteur admise,
au Dadès, pour la pose du toit. Son accomplissement annonce solennellement la fin des
travaux de la tabya. Pour ce faire, le maître-maçon reste debout au-dessus du dernier
luh qui vient d'être achevé et crie : "Ih" trois fois. Immédiatement, il prononce le nom
d'Allah et le répète également trois fois. Manifestement, en prononçant ces deux mots
le maître-maçon exprime publiquement en son nom personnel et au nom des autres
travailleurs artisans la reconnaissance à Dieu, le soulagement et la satisfaction qu'ils
ressentent après avoir accompli le travail qui leur a été confié par le propriétaire.
C'est dire qu'il ne reste à ce dernier qu'à les rémunérer. A ce propos, il est à signaler
qu'outre sa part, le maître-maçon doit jouir d'un dixième de la somme globale due par
le propriétaire à ses ouvriers. Ce dernier la gratifie d'une récompense qui peut être sous
forme d'un coupon de tissu où d'une quantité de grains.
Emménagement de la maison : Tamaghra N'Tguemmi
Assimilé à la fête du mariage, l'emménagement se marque par une célébration publique. Il
intervient lorsque tous les travaux sont achevés. Et la maison est ainsi prête pour
recevoir le propriétaire et sa famille. Il donne donc lieu à l'accomplissement des derniers
rites avant d'habiter. Ceux-ci sont au nombre de trois à savoir :
- dépôts d'objets où isgar (une deuxième et dernière fois)
-l'immolation du troisième mouton et, enfin,
-l'invitation des habitants du village et les tolba-s récitant du Coran au banquet collectif
préparé pour cette occasion
Qu'en est-il donc de chacun de ces trois rites ?
Le second dépot d'objets isgar
Comme il a été déjà dit plus haut, le rite appelé isgar est un rite féminin. Mais il diffère du premier
en ce sens que la femme du propriétaire où les femmes de la maisonnée creusent un trou
non loin du seuil de la porte principale, à l'intérieur de la maison. Dans ce trou, elles
déposent quelques objets qu'elles y enterrent. Ceux-ci se composent, outre quelques grains
d'orge, de quelques feuilles de henné et de myrte, d'un peu d'armoise izri, d'une gerbe
de harmel sec où à défaut d'un peu de ses graines, et d'un oeuf.
Le troisième et dernier sacrifice
A l'instar du deuxième sacrifice, celui-ci doit avoir lieu à l'intérieur de la nouvelle bâtisse.
Le propriétaire égorge lui-même le mouton où le fait égorger. On asperge de son sang tous les
linteaux des portes de la maison. Sa viande doit servir pour la préparation d'un festin
auquel on invite les chefs de famille du village ainsi que quelques tolba-s afin qu'ils
récitent quelques versets coraniques. A la fin de leur participation au festin, ils invoquent
et prient Dieu pour que cette nouvelle demeure et ses occupants soient bénis. Néanmoins,
il est à noter que les femmes du village participent elles aussi à cette fête dans une
pièce à côté où elles chantent, dansent et s'amusent entre-elles. A cet égard, il n'est pas
exclu que dans le temps, les hommes et les femmes dansent ensemble l'Ahidous à cette
occasion comme ils le font au mariage. D'ailleurs, ce n'est pas pour rien que l'on appelle
cette fête tamghra n'tgemmi, (fête pour la maison). Enfin, il est à préciser qu'au moment
où se déroule ce festin communautaire on fait brûler le benjoin (en arabe jawi).
Réputé pour être un parfum de bénédiction, il sacralise par contagion.
Tels sont les rites de construction en usage au Dadès. Ils présentent bien les similitudes
avec ceux connus ailleurs notamment en Kabylie. Néanmoins, ils se distinguent par
la spécificité quelques uns d'entre eux. C'est le cas notamment du rite isgar qui est
un rite spécifiquement féminin. D'autre part, on doit souligner la part grandissante
qui revient au maître-maçon au Dadès, dans l'exécution aussi bien du travail que de
certains rites, au moment où il n'a presque aucun rôle en Kabylie.
Enfin, notons que ces rites sont tombés actuellement en désuétude parce que,
malheureusement, l'architecture de terre qui les a vu naître dans cette région, n'a
cessé d'agoniser et de reculer dangereusement depuis deux où trois décennies.
Journal le Matin 2004
waz- utilisateur
- Nombre de messages : 3120
Age : 66
Localisation : lille
Date d'inscription : 04/10/2008
Les rites de constructiion dans le DADES ... :: Commentaires
yousef a écrit:tres intressant Waz mais tres long a lire alors en plusieurs fois .merci
Pourquoi t'étais pas assis ! pour lire
T'as demandé un SACRIFICE à touah aussi ....
T'as demandé un SACRIFICE à touah aussi ....
non j'etait assis mais les postes trop long a la finale font le contraire de ce que l'on attend de lui.Soit le poste est deserte ou lu a moitie.
mais ce n'est que mon opinon.
mais ce n'est que mon opinon.
yousef a écrit:non j'etait assis
En position ALLONGE ... veux dire le RELAX
mais les postes trop long
73 LIGNES AVEC MON SMYLEY
J'ai compté
a la finale font le contraire de ce que l'on attend de lui.
Ben en attendait seulement que les membres
le lise et DONNE LEUR AVIS
Soit le poste est deserte
Tu veux dire que les MEMBRES se sauventttttttttt
dès qu'ils voient qu'il y a UNE PAGE A LIRE ?
ou lu a moitie.
Vivent peut-être eux aussi en appartement ... et comme
pas de projet de MAISON ....
NORMAL ! les intéressent pas
Suis en appart' mouah aussi et pas non plus
de projet de maison ...mais m'intéresse quand même
toutes ces traditions.
Mais pour le coup ! tu dois avoir raison yousef
Dorénavant, j'mettrais des TEXTOS
Faut vivre avec son temps ... hein !
mais ce n'est que mon opinon.
Nan ! pas que ton OPINON yousef
En tout cas, MERCI yousef, de me l'avoir donné ton opinion
Sujets similaires
» Un peu de sourire dans notre monde de brutes !!!
» statistiuques dans le Coran
» ....Recette innatendue dans cette cuisine......
» statistiuques dans le Coran
» ....Recette innatendue dans cette cuisine......
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum